DES LOGEMENTS SOCIAUX RUE DE LA BANQUE, LA BELLE HISTOIRE D’UN SYMBOLE

Au cœur de Paris, ce bâtiment haussmannien rendu célèbre en 2007 lors de son occupation par un collectif d'associations, se transforme en un ensemble de 26 logements sociaux grâce à l'action de la Ville. Visite d'un immeuble emblématique.


"A chaque fois qu'on inaugure des logements sociaux, je me pose la même question : "Est-ce que j'aurais aimé y vivre ?" Et à chaque fois je suis content car la réponse est positive!". commentait Le maire de Paris inaugurant ces logements sociaux au 24 rue de la Banque (2e).
L'immeuble vide qui appartenait à une banque a été occupé fin 2006 par un collectif d'associations qui, suite à l'annonce de la création du Droit au Logement Opposable (DALO), ont voulu prendre au mot les responsables publics et attirer l'attention des médias sur la cause des mal-logés.
Heureux du travail accompli par la Ville à partir de 2011, le maire poursuit :"Je reconnais la complémentarité et l'influence positive de la mobilisation des associations qui nous a permis de bien négocier l'achat de cet immeuble face à la banque propriétaire qui, elle, voulait le conserver pour en faire un objet de spéculation". 6.2 millions d'euros, c'est en effet le prix d'achat obtenu par la mairie de Paris pour ces quelques 2 000 m² dans le quartier de la Bourse.
"Oui, nous intervenons sur le foncier et nous l'assumons pleinement, car nous permettons ainsi le maintien dans la capitale de familles entières. Nous avons acheté, depuis 2001, 13 000 logements menacés par des ventes à la découpe, rappelle Bertrand Delanoë".

Le bâtiment de six étages rue de la Banque comprend aujourd'hui 18 logements familiaux à loyers modérés (PLF), dont plusieurs T4, et 8 réservés au plus démunis (PLUS).
Lumineux, grâce aux larges fenêtres ouvrant sur le Palais Brongniart, ces appartements offrent de beaux volumes. La hauteur sous plafond a même permis d'y aménager de petits escaliers desservant certaines pièces d'eau et donnant l'impression de se mouvoir dans de vrais duplex. Parquets, cuisines aménagées, plans de travail en bois massif, dressing, buanderies et celliers, parachèvent les prestations "haute de gamme" de ces logements pour lesquels, à titre d'exemple, un T3 de 66 m² reviendra à 780 € / mois charges comprises.

Retour sur "le ministère de la crise du logement"
Face à la crise du logement qui s'accentue et à sa médiatisation qui s'amplifie, avec notamment l'action des Enfants de Don Quichotte, l'ancien président de la République Jacques Chirac annonce, le 31 décembre 2006, lors de ses voeux télévisés, la création d'un Droit au Logement Opposable. Concomitamment, les associations Droit au Logement (DAL), Jeudi Noir et Macaq investissent le 24 rue de la Banque, un immeuble de bureaux vacants et abandonnés depuis 2003, et dont le propriétaire est la filiale d'une grande banque française.
Des familles, des artistes et de jeunes actifs viennent rapidement s'installer dans ce nouveau squat, et le 11 janvier 2007 naît ce que le collectif Jeudi Noir va baptiser le "ministère de la crise du logement".
C'est cette même année que la Ville fait valoir son droit de préemption sur l'immeuble. Une négociation difficile s'engage alors entre les propriétaires et la mairie. Il faut rappeler qu'on est en pleine flambée des prix de l'immobilier et que dans le quartier où l'immeuble est situé, ils atteignent des sommets.
C'est au prix de 1 600 € le mètre carré que la mairie fini par l'acquérir, donc bien inférieur à ceux du marché.
En 2011, les travaux de rénovation et de restructuration commencent; il s'agit, rappelons-le, de transformer un immeuble de bureaux en logements, ce qui est toujours une gageure pour les architectes.
Aujourd'hui, les premiers futurs occupants viennent de signer leur bail.
Jean-Yves Mano, l'adjoint au maire de Paris en charge du logement, tient à préciser que "les mouvements sociaux liés aux questions de logements sont toujours légitimes. Les citoyens sont dans leur rôle quand ils interpellent les décideurs." Et l'adjoint de Bertrand Delanoë de rappeler que sans la mobilisation des locataires, l'immeuble du 25 rue Pradier dans le 19e, aurait très certainement été cédé à des opérateurs privés dans le cadre d'une vente à la découpe, et certains habitants contraints de quitter leur logement.
Hivert Christian - Samedi 8 Juin 2013 à 07:06jeudi, 06 juin 2013 Rue de la Banque: les mal-logés manifestent encore.
Notre collectif a manifesté aujourd'hui à l'occasion de l'inauguration de l'immeuble de logements sociaux de la rue de la Banque , logements sociaux qui n'auraient jamais vu le jour sans la lutte des mal-logés.
A l'époque, comme les autres organisations de lutte contre le mal-logement, une partie de nos membres , par ailleurs locataires d'hôtels insalubres , ont campé sur place pendant des semaines.
Aujourd'hui, les mal-logés étaient venus crier leur colère et leurs urgences, face au Maire de Paris, à son Adjoint au Logement Jean Yves Mano, au directeur général de Paris Habitat OPH, Stephane Dambrine, face à des élus qui, depuis la lutte de la rue de la Banque, n'ont pas pris les mesures nécessaires pour que cesse enfin le mal-logement.

Fêter la victoire de la rue de la Banque, c'est évidemment continuer la lutte , augmenter la pression sur nos politiques, qui refusent de faire du logement social une priorité absolue, de mettre en oeuvre les moyens nécessaires pour éradiquer le mal-logement.

Rue de la Banque: la lutte des mal-logés continue. par HLMPOURTOUS

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