302 sans-abri “morts de la rue” recensés depuis six mois en France

Trois cent deux sans-abri, morts dans la rue ou des suites d'une longue période à la rue, ont été recensés ces six derniers mois en France, selon le collectif "Les morts de la rue"
AFP
Publié le 19/06/2013
Tous les six mois, le collectif “Les morts de la rue” fait la liste macabre des SDF décédés dont il a eu connaissance, avec l’aide des associations, des institutions, des particuliers ou des médias.
Le chiffre, loin d’être exhaustif, fait parfois état de décès plus anciens, remontant à plusieurs années, mais dont il n’a eu connaissance que récemment.
De novembre 2012 à mai 2013, “302 décès ont été recensés. Et depuis début 2013, 183 SDF sont morts”, a précisé à l’AFP Christophe Louis, président du Collectif.
Une liste de prénoms et de surnoms - Le faire-part de décès, lu le 18 mai au cours d’une soirée par des bénévoles lors d’une cérémonie d’hommage, résume en quelques mots l’histoire de chacun: “Philippe Gillet, dit +Fifi+, 51 ans, mort le 7 janvier 2013, rue de Clignancourt à Paris 18e”, “Jean-François Mendy, 46 ans, mort le 26 février dans une rue de Rouen”.
Certains n’ont qu’un prénom ou un surnom : “Magali, 31 ans, morte le 17 janvier à Rennes”, “Alain, dit +Kojak+, 46 ans, mort en avril à Strasbourg”. D’autres n’ont pas pu être identifié: “Un homme, 29 ans, mort le 21 mars, boulevard Victor Tuby dans le vieux Cannes”, “une jeune mineure, morte le 2 février rue Joyeuse à Avignon”.
Tous ne sont pas morts dans la rue, mais parfois à l’hôpital, dans un hébergement ou un logement, après des années d’errance: c’est le cas pour “Alain Haussy, 45 ans environ, mort le 9 novembre lors d’une première nuit à l’hôtel après des mois de rue à Valencienne” ou “Dominique, 50 ans, mort le 8 avril chez lui à Rennes, après un parcours de rue”.
“Il y a un phénomène de décompensation. Dans la rue, c’est la survie, le corps s’est adaptée à cette situation difficile. Et quand ils rentrent dans un logement, les défenses s’affaissent, et une maladie non traitée peu ressurgir, une baisse de moral peut aussi jouer, car ils se retrouvent parfois isolés, avec une perte de repère, une perte d’amis”, explique Christophe Louis.
“Ces personnes ont vécu en moyenne 51 ans, alors que l’espérance de vie en France est de 81,5 ans. Quelles que soient les politiques, la vie et la mort à la rue continuent”, se désole-t-il.

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