J. Le-Brigand | Publié le 05/03/2013 Avec un taux annuel de 1,4 %, le triple de la moyenne nationale, l'artificialisation des sols en Vendée est la plus importante de l'Hexagone. Ce territoire doit en même temps se préparer à accueillir chaque année 8 000 à 9 000 habitants supplémentaires d'ici à 2040. Ces deux défis vont guider l'élaboration du futur plan départemental de l'habitat (PDH). Le modèle du pavillon vendéen de plain-pied implanté sur une confortable parcelle est sur la sellette. A l’heure du débat sur la transition énergétique et la fiscalité écologique, l’étalement urbain n’est en effet plus de mise. Or l’automobiliste qui traverse la Vendée voit défiler une succession de bourgs horizontaux cernés par d’innombrables lotissements, image d’Epinal mais bien réelle d’un département rural où le chef-lieu, La Roche-sur-Yon, regroupe moins de 10 % de la population. Son maillage en bassins de vie articulés autour de petits et moyens pôles urbains s’appuie sur une économie dynamique, y compris agricole.
Consommation importante des réserves foncières - Revers de la médaille, la croissance démographique observée depuis plusieurs années (+1,5 % par an) s’est traduite par une consommation importante des réserves foncières. Le nombre de logements a augmenté de 340 % en 46 ans alors que la population n’a progressé que de 51 %. Et quelque 240 000 résidents supplémentaires sont attendus durant les 30 prochaines années. Bien entendu, ici et là commencent à germer des « écoquartiers » plus denses avec quelques petits collectifs mais le mouvement demeure insuffisant.
En lançant l’élaboration d’un PDH, le conseil général entend offrir « un cadre cohérent » censé s’imposer à « tous les acteurs locaux de l’habitat ». A l’issue d’un diagnostic sur la situation et les enjeux que doit réaliser le bureau d’études parisien Espacité, un document d’orientations stratégiques sera élaboré ainsi qu’un observatoire départemental de l’habitat pour le suivi. Il s’agira notamment de mieux cerner les déplacements domicile/travail. Reste que, sur un plan juridique, le PDH n’est pas un document opposable.
Une expérimentation de Bimby - La collectivité propose également aux communes de moins de 10 000 habitants qui privilégieront la densification des centres-bourgs un « contrat communal d’urbanisme ». Il leur permettra de disposer d’une analyse de leur potentiel foncier. Dans le même esprit, une expérimentation de Bimby (« build in my back yard ») sera lancée en lien avec le CAUE. L’idée est de diviser les parcelles déjà construites dans les quartiers pavillonnaires pour réduire la disparition des zones agricoles. Plusieurs communes ont fait acte de candidature.