Le bailleur HLM accusé de brader son patrimoine


Le Parisien  Mehdi Gherdane | Publié le 06.03.2013 
La chambre régionale des comptes met en cause l’Opievoy, qui aurait vendu des logements à des prix inférieurs à ceux du marché.

En novembre 2012, le maire de Mantes-la-Jolie (Yvelines), Michel Vialay (), déclenchait une à l’Opievoy*, le plus gros office HLM d’Ile-de- dont le siège est situé à Versailles (78), en démissionnant de son poste de président. A l’époque, il dénonçait, sans vraiment convaincre, la situation financière du groupe et les erreurs stratégiques de la direction générale de l’Opievoy. 
Cinq mois après ces révélations, un rapport de la chambre régionale des comptes (CRC) semble donner en partie raison à l’ancien responsable. Les magistrats pointent en effet quelques anomalies dans la gestion de l’Opievoy en s’interrogeant notamment sur « la structure financière » du groupe. Parmi les autres points soulevés figure aussi la politique de vente des logements, qui semble « inaboutie », peut-on lire dans ce rapport.

Les bailleurs peuvent, dans certains cas, céder une partie de leur patrimoine à leurs locataires ou à d’autres sociétés. Il s’agit parfois de réaliser des économies en rationalisant le parc ou d’augmenter rapidement la trésorerie.

Une pratique justifiée par la « politique sociale du groupe »

Selon le document, l’Opievoy a, ces dernières années, « parfois vendu ses logements à des prix inférieurs aux prix de marché ou en pratiquant des remises de prix ». « Lorsque j’étais président, l’ancien directeur général m’avait proposé de vendre 200 appartements que nous possédions à Paris pour 20 M€, confirme Michel Vialay. Ce qui correspond à 100000 € par logement! J’ai dit non et je n’ai jamais signé cette vente. Mais cela ne m’a pas rassuré sur la rigueur budgétaire de l’Opievoy : aucun gestionnaire ne vend ses biens à vil prix », ajoute le maire, qui réclame un audit sur les comptes de l’office HLM.

Selon le bailleur, la vente en direction des particuliers à des prix inférieurs au marché n’a rien d’exceptionnel. Cette pratique se justifie par la « politique sociale du groupe » en direction du public modeste. Elle a, en outre, des conséquences limitées sur les finances du groupe en raison de son caractère anecdotique. Seules 3 ventes de ce type ont été réalisées en 2010, sur un parc de 50000 logements.

Les ventes en bloc à d’autres sociétés HLM soulèvent, elles, davantage de questions, puisqu’elles concernent un nombre plus important d’appartements. « Elles se font uniquement sur appel d’offres », précise-t-on à l’Opievoy.

* Office public de l’habitat interdépartemental de l’Essonne, du Val-d’Oise et des Yvelines.