Squats à Calais


évacuations prévues le 30 mai 


Nous sommes un ensemble de personnes venues de différents pays et d’horizons politiques divers qui luttons pour le droit au logement pour toutes et tous, quelles que soit leurs origines. 
Nous occupons depuis fin février, trois bâtiments publics vides, abandonnés par l’OPH de Calais, rue de Vic, rue Aubert, et rue Masséna.

Plus de 4 000 bâtiments sont vides à Calais, ce qui représente 9% des 
logements (500 d’entre eux sont d’ailleurs la propriété de l’OPH, le 
bailleur social majoritaire de la ville…). 
D’un autre côté, plus de 500 personnes sont à la rue sans qu’aucune 
solution digne de ce nom n’ait été proposée par les autorités. 
Pourquoi laisser des endroits vides et des gens dehors ? Pourquoi 
dépenser de l’argent pour condamner les accès des bâtiments plutôt que 
de les utiliser pour venir en aide à une population précaire ? 


Afin de répondre à ces questions que les pouvoirs publiques ont choisi 
d’occulter, cela fait plusieurs années déjà qu’un ensemble d’individus 
cherche des solutions collectives en redonnant vie à des bâtiments 
laissés à l’abandon, pour que les sans-abris aient un toit sur leurs 
têtes. Jusqu’à ce jour, les autorités n’ont répondu que par la 
répression qui s’est traduite par de multiples expulsions illégales 
fondées sur des détournements de procédures, manipulations de témoins 
au cours des enquêtes de voisinage, altérations de preuves… 


A Calais, le droit au logement est pris en otage par les différentes 
instances du pouvoir qui n’ont cessé de se servir de la situation 
migratoire pour agiter peurs et fantasmes autour de la question des 
squats. Il y a quelques mois, ces manipulations politiques se sont 
incarnées dans l’appel à la délation lancée par la maire UMP de Calais, 
Natacha Bouchart, qui, faute de perspectives politiques réelles pour sa 
ville, a voulu faire croire aux Calaisiens que les « squats » et leurs 
habitants présumés étaient à l’origine de tous leurs maux. 



Depuis fin février, la vie des trois squats s’est organisée, des liens 
avec le voisinage se sont créés. 
Ce sont des lieux provisoires, mais nécessaires, où la solidarité dans 
la survie se vit au quotidien, 
dans des conditions d’hygiène et de sécurité bien plus acceptables que 
sur les campements ou dans la rue. 
Bien qu’elle n’ait aucun projet pour ces maisons, l’OPH s’est engagée 
dans une procédure juridique d’expulsion, et la date fixée par le 
tribunal pour évacuer les lieux est le 30 mai 2014. 


Nous réclamons que le sous-préfet n’envoie pas les forces de l’ordre 
intervenir ni le 30 mai ni les jours suivants pour évacuer (par la 
force) ces trois bâtiments occupés. 
Nous réclamons une rencontre entre les habitants, des représentants de 
l’OPH et de la Sous préfecture afin de parvenir à un accord sur 
l’occupation des bâtiments. 

Et quoi qu’il en soit, nous n’en resterons pas là. 



Nous demandons : 
à tous ceux qui soutiennent la nécessité de laisser vivre les personnes 
sans toit dans les bâtiments abandonnés par leurs propriétaires, tant 
que des solutions d’hébergement correspondant à leurs projets ne seront 
pas proposées, 
à tous ceux qui trouvent insupportable que des maisons soient murées 
pour empêcher que quiconque puisse s’y abriter, 
à tous ceux qui, au sein d’un groupe, d’une association, ou 
individuellement, s’organisent et luttent pour les droits des migrants 
à Calais et ailleurs, 
Aidez-nous et manifestez votre désaccord face aux expulsions 
programmées des squats rue Masséna, rue de Vic et rue Aubert, et face à 
la possibilité d’évacuation des autres lieux de vie des migrants. 

écrivez au sous-préfet de Calais 
Alain Gérard 
9 Esplanade Vendroux BP357 
62100 Calais 
Tél : 03.21.19.70.70 
Fax : 03.21.19.70.71 

ou au préfet du Pas de Calais 
Denis Robin 
Rue Ferdinand Buisson 
62020 ARRAS Cedex 9 
Tél : 03.21.21.20.00 

Fax : 03.21.55.30.30 

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