Loi SRU: Les grandes villes se rapprochent de la barre des 20% de HLM
Dans son édition du jour (8 janvier 2014) Libération publie un dossier sur la mise en œuvre de la loi SRU (Solidarité et renouvellement urbain) votée en décembre 2000, sous le gouvernement Jospin. Ce texte impose aux communes de plus de 3500 habitants (1500 en Ile-de-France) situées dans des agglomérations peuplées de plus de 50 000 habitants, un quota de 20% de HLM (porté à 25% par une loi de Cécile Duflot, adoptée en janvier 2013).
Nous publions sur ce blog (Avec ou sans toit - Tonino Serafini), un document qui liste toutes les communes concernées par la loi SRU. Figurent également sur ce document leurs taux de LS (taux de logement social ), et le nombre de logements sociaux financés en 2012 toutes catégories confondues par chaque ville: les HLM-PLUS (destinés aux ménages modestes aux loyers minorés), les HLM-PLAI aux loyers très réduits destinés aux ménages démunis, et les HLM-PLS aux loyers moyens destinés aux revenus moyens.
Treize après l’instauration du quota de 20% on constate que la plupart des grandes villes, toutes couleurs politiques confondues (Marseille, Aix-en-Provence, Dijon, Lyon) se rapprochent de la barre de 20%. Même Paris, où les contraintes foncières sont pourtant énormes pour produire du logement, a dépassé - en financement - le fameux quota.
Selon le «bleu budgétaire logement» remis récemment aux élus parisiens, la ville a atteint 20,5% de logements sociaux en financement: ce qui veut dire que tout n’est pas encore livré. Des logements sont en chantier, d’autres doivent être lancés. Selon nos informations, les HLM effectivement en service au 1er janvier 2013 correspondaient à 17,8% du quota exigé par la loi SRU. Les 20,5% seront atteints au fur et à mesure de la livraison des logements déjà financés.
Les grandes villes jouent à fond la carte de la loi SRU. Elles sont sous pression. Dans ces métropoles régionales, nombre d'habitants ne sont plus en mesure de se loger dans le parc privé au vu de l’envolée des loyers et des prix de l’immobilier. L’offre HLM permet aux ménages démunis, modestes ou même moyens d'accéder (souvent après plusieurs années d'attente) à un habitat adapté à leurs besoins et à la portée de leur budget. Accessoirement cette offre vise aussi à faire baisser la fièvre des loyers du privé.
Mais dans la liste que nous publions, au moins un tiers des 966 villes concernées par la loi SRU n’a financé aucun logement social. Il s’agit de communes, petites ou moyennes situées en majorité dans les régions Paca, Ile-de-France ou Rhône-Alpes où l'immobilier est devenu très cher, et où l'offre sociale est la seule financièrement accéssible à une grande partie de la population.
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