Comment parvenir à 500 000 logements neufs par an ?

Un des grands défis du gouvernement Hollande est de parvenir à construire 500.000 logements neufs par an à l'horizon 2017. On en est très loin aujourd'hui et l'objectif semble hors de portée sans aides supplémentaires aux primo-accédants…

A l'approche de la fin d'année, la Fédération Française du Bâtiment (FFB), estime que les mises en chantiers de logements neufs devraient se situer autour de 333 000 cette année, soit une baisse d'environ 4% par rapport à 346 000 en 2012. Cette estimation comprend 100 000 logements HLM, ce qui reste encore loin de l'objectif du gouvernement d'en construire 150 000 par an.
La FFB, qui fédère 57 000 entreprises dont 42 000 artisans, évalue à -2,6% l'évolution globale de l'activité du secteur du bâtiment cette année. Le bâtiment employant plus d'1,1 million de salariés en France, ce repli de l'activité provoquerait la perte de 25 000 emplois en 2013, dont 5 000 intérimaires. Un chiffre moins pire que prévu puisque la FFB redoutait initialement 40 000 pertes d'emploi dont 15 000 intérimaires.

Un peu mieux en 2014

La situation économique du bâtiment a été mauvaise en 2013 et le restera en 2014, martèle le Président de la FFB, Didier Ridoret. Pour 2014, la FFB prévoit une sensible remontée des mises en chantiers de logements à 339 000 unités mais avec une nouvelle contraction de l'activité (-0,4%) qui pourrait entraîner de nouvelles pertes d'emploi : 7 000 en moyenne annuelle. Dans le détail, la construction de logements collectifs se stabiliserait à 159 000 unités tandis qu'un rebond de 4% porterait le nombre de maisons individuelles à 180 000.
En réalité, cette nouvelle marche négative s’ajoute à bien d’autres et déstabilise un peu plus chaque jour l’ensemble de nos entreprises. Au total, depuis 2008, le recul d’activité avoisine les 17% en volume. En conséquence, la santé financière de toutes les entreprises se dégrade fortement, alerte Didier Ridoret.

Relancer la primo-accession

Pour inverser la tendance dans la construction neuve, il faudra relancer la primo-accession. C’est pourquoi, la FFB demande prioritairement un recalibrage du PTZ+, en augmentant les quotités et les durées du différé pour les ménages aux revenus modestes mais aussi pour les catégories "intermédiaires". La FFB revendique également de prendre en compte dans le barème les surcoûts liés à la construction en zone dense qui est un objectif prioritaire du gouvernement. Une réorientation vers des programmes plus denses augmente en effet le coût de construction de ces logements, ce qui risque de désolvabiliser encore une bonne partie des candidats à l'acquisition.

Locatif privé intermédiaire

À plus court terme, la FFB insiste pour que toutes les mesures actuellement "dans les tuyaux" se concrétisent rapidement, en particulier pour ce qui concerne celles relatives au locatif privé intermédiaire détenu par les investisseurs institutionnels et notamment l’assurance-vie. Les objectifs en matière de construction locative intermédiaire (10 000 logements par an dans un premier temps) paraissent atteignables avec le projet de TVA réduite à 10% et  d’exonération de taxe foncière pour une durée maximale de vingt ans. La FFB appelle donc à ce que l'ordonnance précisant les contours de ce dispositif soit publiée au plus vite.

500 000 logements par an à l’horizon 2017

Quant à l'ambition gouvernementale de construire 500 000 logements par an à l’horizon 2017, la FFB calcule que cela suppose d’atteindre 150 000 mises en chantier dans le locatif social, 20 000 dans le locatif intermédiaire, 55 000 dans le locatif privé et 260 000 en accession à la propriété. L'écart le plus marqué entre ces projections et les chiffres 2013 provient de l'accession à la propriété qui ne devrait concerner que 180 000  logements cette année. L’effort le plus important doit donc clairement porter sur l’accession à la propriété et pour aller chercher ces 80 000 nouveaux propriétaires, la FFB calcule qu'il en coûterait à l'Etat 1,4 milliard d'euros supplémentaires au moyen d'un PTZ+ recalibré. Pas sûr que le gouvernement soit en mesure de faire le chèque ! Pourtant, ces aides se traduiraient aussi en créations d'emplois et donc indirectement en recettes...

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