Villeneuve-la-Garenne - démolition de la barre Emmaüs ?

La démolition n’est pas assurée 

La barre Emmaüs de Villeneuve-la-Garenne, le fameux 214, boulevard Gallieni, va-t-elle retourner à la poussière ? Rien n’est moins sûr affirme aujourd’hui la mairie. Cette destruction, évoquée dans nos colonnes mardi, n’est donc pas une fatalité. « A aucun moment je n’ai laissé entendre que l’unique sort qui attendait cet immeuble était sa démolition.
 Nous sommes en pleine réflexion sur la création d’un véritable centre-ville, et elle s’inscrit dans le cadre d’une concertation menée avec la population depuis novembre 2011, indique Alain-Bernard Boulanger, maire () de Villeneuve. La démolition n’est à ce jour qu’un scénario parmi beaucoup d’autres. Rien n’est arrêté, rien n’est figé. »
Le Parisien le 14 déc. 2013


La barre Emmaüs disparaîtra à son 60e anniversaire

L’immeuble de 132 logements a été construit en 1956 pour accueillir les plus défavorisés. Aujourd’hui vétuste, il doit laisser place à un quartier entièrement rénové.

Lucile Métout | Publié le 10.12.2013
C’est un immeuble construit sur onze niveaux en plein cœur de Villeneuve-la-Garenne. Une gigantesque bâtisse blanche, posée comme un bloc le long de l’avenue de Verdun, où vivent 130 familles. Véritable emblème de l’habitat social, on l’a baptisée « barre Emmaüs ». A peine aura-t-elle fêté son soixantième  qu’elle devra disparaître, à la faveur d’un important projet urbain.
Née de la bouche de l’Abbé Pierre. Le 1er février 1954, un cri d’indignation résonne sur les ondes radio : « Aidez-nous à aider les sans-abri ». C’est l’Appel de l’Abbé Pierre. D’importants chantiers débutent dans la zone sud de Villeneuve-la-Garenne. En 1956, une résidence HLM sort de terre au 214, boulevard Gallieni. Elle sera gérée par la société Emmaüs. Avec elle, l’immeuble Chaillon, l’îlot des Castors et la Banane forment la « cité d’urgence ». La première en petite couronne. Plus de 13000 personnes emménagent dans 2500 logements.
La résidence change de mains. Emmaüs a toujours possédé le 214, boulevard Gallieni. Mais au 1er janvier, l’adresse sera gérée par l’Immobilière 3 F, déjà propriétaire de 538 logements à Villeneuve-la-Garenne. Une transaction bienvenue aux yeux de la ville, favorable à la réduction du nombre de bailleurs sociaux sur son territoire. « Ils sont actuellement 17, compte le maire (), Alain-Bernard Boulanger. C’est trop pour être efficace. D’autant que la plupart sont basés loin d’ici et ne voient pas leur patrimoine évoluer. Malgré une réhabilitation au début des années 2000, la barre Emmaüs est un peu laissée à l’abandon. I3F, largement implantée dans la ville, nous garantit une gestion de proximité. »
Un centre-ville à créer de toutes pièces. Le dossier de la « barre Emmaüs » est suivi de très près par la mairie de Villeneuve. Car elle souhaite inclure le bâtiment et son emprise dans un projet urbain majeur. L’enjeu? Créer un centre-ville à une commune qui a toujours vécu sans. Un protocole d’accord a donc été signé entre la ville et I3F le 8 octobre. Il définit l’avenir de l’immeuble, les modalités de relogement des habitants, et le projet d’aménagement du quartier.
Alain-Bernard Boulanger annonce déjà que les 132 logements sociaux détruits au 214, boulevard Gallieni seront tous reconstruits. Sans doute au sein de plusieurs immeubles, abritant aussi des appartements en accession à la propriété pour une plus grande diversité d’habitats. Les rez-de-chaussée devraient accueillir de nouveaux commerces, et pourquoi pas La Poste. « La voirie sera revue, elle aussi, et il y aura une médiathèque, ajoute le maire. Bref, ce sera le centre-ville que Villeneuve n’a jamais eu. »

Mauricette Coq : « Je pensais finir mes jours ici »

87 ans, a emménagé en 1956

L.M. | Publié le 10.12.2013

Mauricette Coq avait 30 ans lorsqu’elle a posé ses valises au 214, boulevard Gallieni. Entrée E, quatrième étage, appartement 97 : elle allait vivre ici avec son époux et ses trois fils. C’était, en 1956, l’une des premières familles à emménager. « Nous arrivions de Gennevilliers où nous n’avions qu’un petit deux-pièces, se souvient-elle.
Notre vie a totalement changé dans cet appartement : un F3 avec une salle de bains! Je peux vous dire qu’au départ, nous avions très peu de meubles à installer », sourit l’octogénaire.
A l’époque, Mauricette Coq travaillait dans les cantines scolaires. Elle se remémore les images du passé. Les parterres de fleurs au pied de l’immeuble; le tout premier gardien, « un homme très bien » qui réprimandait les garnements; le bon esprit du voisinage. « Il y avait tout à portée de main : une librairie, une charcuterie, un poissonnier, des marchands de vêtements… Tout cela a disparu avec le temps et l’arrivée du tram. »
Depuis quelques années, « la vie a changé » dans la résidence. « Des jeunes occupent les halls d’entrée, crient, cassent des vitres, détériorent des boîtes aux lettres. Des plaintes sont déposées mais on dirait que personne ne fait rien ». Malgré tout, Mauricette Coq n’a pas envie de quitter son chez elle. Et encore moins de l’imaginer démoli. « J’ai tous mes repères ici. Tous mes souvenirs, les bons comme les mauvais, glisse-t-elle avec angoisse. Je n’ai jamais cru devoir partir. Je pensais finir mes jours ici… »

Démolition au printemps 2016

L.M. | Publié le 10.12.2013, 07h00

   L’Immobilière 3 F, future propriétaire de la résidence Emmaüs et actrice à part entière du réaménagement du quartier, a déjà jeté les bases d’un calendrier. La démolition du 214, boulevard Gallieni devrait intervenir au  2016. « Nous n’avons pas encore déterminé s’il s’agira d’un grignotage ou d’une explosion », précise le bailleur social.
Ce qui est certain, c’est que les 130 familles actuellement présentes seront relogées avant toute opération sur le bâtiment. L’enquête sociale débutera dès janvier 2014. « Nous irons à la rencontre de chaque locataire afin de connaître le type de  dont il a besoin, que ce soit dans le quartier, ailleurs à Villeneuve ou en Ile-de-France », explique I3F, qui prendra en charge les frais de déménagement. Autre garantie, « il y aura un gardien sur place jusqu’au dernier départ ».
Quant à la reconstruction, elle devrait commencer dès l’été 2016.

2 commentaires:

  1. je suis ne a villeneuve en 1954 en j y suis toujours avant il y avait tout au lieu de construire un ci grand cc ii aurait mieux fait de construire des logements au moins une partie je suis degouter de vivre dans un lieu aussi vetuste c est bien beau les blablas mais rien ne bouge ici

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  2. quand les locataires du 214bl Gallieni seront aviser de leur demenagement de la barre d emmaus ca fait 22 ans que je vie ici aucun ecrit rien nous a été dit que du bla bla et la raz le bol

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