Un sans-domicile sur 3 a un emploi

Dans l’agglomération parisienne, 31 % des sans-domicile ont un emploi, 36 % sont au chômage et le tiers restant est inactif. En province, seulement un sans-domicile sur cinq travaille.

Ils occupent des emplois peu qualifiés et ont des conditions de travail précaires. La moitié des sans-domicile de l’agglomération parisienne travaille à temps partiel et deux cinquièmes d'entre eux souhaitent travailler plus. Les femmes et les étrangers sont davantage concernés par ces situations. Trois sans-domicile au chômage sur cinq le sont depuis plus de deux ans et un quart n’a aucun revenu. Leurs démarches pour trouver un emploi ne leur permettent pas de décrocher un entretien d’embauche.


Étude réalisée en partenariat avec l'Insee Ile-de-France
Dans l'agglomération parisienne, un sans-domicile sur trois a un emploi

AFP
Un SDF sur deux de l'agglomération parisienne n'a jamais eu de logement personnel, mais un sur trois travaille. Selon une étude de l'Insee et l'Atelier parisien d'urbanisme (Apur) menée au niveau national auprès des utilisateurs des services d'hébergement et de distribution de repas en janvier et en février 2012, la population d'adultes sans domicile francophones dans l'agglomération parisienne s'établit à 28 800 personnes, en hausse de 84 % par rapport à 2001, date de la précédente enquête. 
Ces 28 800 personnes étaient accompagnées de 6 250 enfants. "Les sans-domicile avec enfants sont de plus en plus nombreux, ils sont passés de 21 % en 2001 contre 29 % en 2012", contre 23 % dans les autres agglomérations de plus de 200 000 habitants, explique Patrick Hernandez, de l'Insee Ile-de-France. Cette population est en majorité jeune, masculine et étrangère, même si en dix ans elle a vieilli et s'est féminisée - le nombre de femmes a plus que doublé. La moitié des sans-domicile sont dans cette situation depuis au moins un an.
Un SDF sur deux affirme n'avoir jamais eu de logement personnel, depuis qu'il est adulte, contre 36 % pour ceux des autres agglomérations de plus de 200 000 habitants. Cette différence s'explique en partie par le fait que les étrangers francophones, relativement plus nombreux dans l'agglomération parisienne, sont surreprésentés dans cette catégorie, a précisé Patrick Hernandez. Pour ceux qui ont déjà eu un logement, la séparation familiale est la principale cause de sa perte, devant la perte d'un emploi (surtout pour les hommes), l'impossibilité de payer son loyer et l'expulsion locative.

Neuf mois sans domicile

Par ailleurs, si 36 % sont au chômage et un tiers sont inactifs, 31 % de ces sans-domicile ont un emploi (- 4 points par rapport à 2001), contre 24 % au niveau national. Mais il s'agit d'emplois peu qualifiés et dans des conditions souvent précaires. Parmi ceux qui travaillent, la moitié sont à temps partiel ; environ 40 % sont en CDI, un peu plus de 25 % en CDD, 28 % n'ont pas de contrat.
En moyenne, les SDF de l'agglomération parisienne interrogés sont restés pendant neuf mois sans domicile en 2011, dont 1,7 mois sans abri. La moitié dorment en centre d'hébergement, 40 % occupent des chambres d'hôtel ou des logements mis à disposition par des associations, les autres sont sans abri. Depuis 2001, face à une demande d'hébergement en forte croissance, le nombre de chambres d'hôtel a plus que doublé, mais les autres types d'hébergement sont restés relativement stables.

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