Carte : votre commune est-elle pleine de logements vides ?

Selon les calculs du Guardian, il y aurait 11 millions de logements vides en Europe alors que 4,5 millions de personnes sont sans-abris. Un « gâchis scandaleux », pour des militants interrogés.
DÉFINITION
Selon la définition de l’Institut national de la statistique, un logement vacant est un logement inoccupé se trouvant dans ces situations :
  • « proposé à la vente, à la location ;
  • déjà attribué à un acheteur ou un locataire et en attente d’occupation ;
  • en attente de règlement de succession ;
  • conservé par un employeur pour un usage futur au profit d’un de ses employés ;
  • gardé vacant et sans affectation précise par le propriétaire (exemple un logement très vétuste...) ».
En France, on compte 2 millions de logements vacants (lire définition ci-contre). A partir des chiffres de l’Insee (2010), Rue89 a cartographié la part de logements vacants dans 36 705 communes françaises.

7% de logements sont vacants sur le territoire, d’après ces données – un taux qui stagne depuis les deux derniers recensements. Parce qu’il est délicat de repérer du vide, l’évaluation du nombre de logements vacants est toutefois complexe et difficile à mesurer avec précision.
Les logements vides suscitent un grand intérêt – 3,5 millions de personnes sont mal-logées en France selon la fondation Abbé Pierre – mais ils ne sont pas forcément tous mobilisables. Certains sont trop dégradés ou l’inoccupation est parfois passagère.
De plus, les logements vides ne se situent pas spécialement là où il y a des besoins. Leur part varie ainsi fortement selon les régions (chiffres Insee, 2010) :
  • 3,9% en Corse ;
  • 6% en Ile-de-France ;
  • 8,5% en Champagne-Ardenne ;
  • contre 10,8% en Auvergne.
« Parmi les régions attractives sur le plan migratoire, la Bretagne est celle où la part des logements vacants a le plus progressé depuis 1999, passant de 5,7% à 6,8% », relève Jean-Marc Lardoux, expert, dans un document de l’Insee publié en 2013.
La Bretagne compte 7% de logements inoccupés, en majorité des maisons individuelles (60% contre 40% d’appartements) et de l’ancien :
« [Depuis 1999, le] taux de vacance a également augmenté sur l’ensemble de l’Hexagone mais de façon moindre (6,9% à 7,1%).
Il a diminué en Ile-de-France et dans les régions méridionales (Corse, Provence-Alpes-Côte-d’Azur et Languedoc- Roussillon) et a moins progressé dans les autres régions considérées comme attractives (Rhône-Alpes, Pays-de-la-Loire, Aquitaine, Midi-Pyrénées, Alsace…). »

Pas de réquisitions en 2013

La ministre du Logement, Cécile Duflot, s’est donné l’objectif de remettre sur le marché au moins un million de ces habitations vides. En durcissant entre autres la taxe sur les logements vacants, en vigueur depuis 1999.
Fin décembre 2012, le DAL (Droit au logement) lui avait fait cadeau d’un pied de biche doré pour lui demander d’« accélérer les réquisitions des logements vides ». Les procédures, lancées en décembre, sont longues, avait répliqué la ministre.
Un an plus tard, aucun bâtiment n’a été réquisitionné. Mais pour le cabinet de Cécile Duflot, interrogé par Libération, l’effet dissuasif a fonctionné car une partie des logements auraient été remis sur le marché : c’est le cas pour les trois quarts des 8 000 bâtiments identifiés en Ile-de-France, assure le cabinet au quotidien.
27/02/2014  Données : Insee ; texte : Emilie Brouze ; mise en forme : Rémi Noyon et Emilie Brouze

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